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Le Mont Darfer

Le Mont Darfer d'Ejiom Suel à lire sans modération.

En vente chez ediivre.com

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Le petit nouveau "Au bout du compte"

né le 24 janvier 2011

chez edilivre.com  

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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 08:40

Le home du non moins succulent lumbro, artiste par accident, je présume, est planté aux abords du jardin des pierres,à quelques dizaines de mètres de la gare, pas très loin du nouveau centre hospitalier, juste en face de la statue des quatre vents, pour tout dire et ne rien n vous cacher, à trente bonnes minutes de chez moi à condition de bien vouloir s’y rendre à pied .

Trente-trois minutes plus tard, (qu’est ce que je vous avais dit!) nous arrivons enfin devant le porche de l’immeuble où loge le plus connu des artistes de notre petite ville de province à qui la population tout entière rend hommage ce soir. Les trois fenêtres du premier brillent de sa gloire Ô combien méritée ! Je l’ai connu à l’époque du lycée et déjà, je peux en témoigner, c’était un bon à rien. Aussi, je reconnais qu’il n’aurait pu choisir meilleure voix, pardon, meilleure voie que celle de la chanson ! Il chante faux, c’est entendu, (ça s’entend même immédiatement) mais avec une telle fougue et une telle sincérité qu’il serait malveillant de lui en tenir ombrage !

Quel poète que cet ancien fils de mécanicien ! 

Qui, dis-moi, qui a su mieux que lui porter haut l’art populaire ? N’est-il pas parvenu de sa seule plume à faire rimer divine d’avec solexine !

 Mais jusqu’où ira-t-il notre Beaudelaire de la Camboui’s Generation ! Où je vous l’demande ? 

Malheureusement le temps ne m’est pas donné d’attendre la réponse. Déjà, Pierre pousse la porte de l’appart de notre King ganou !

Nous entrons !

Qu’allons nous découvrir ?

Dès lors, je retiens mon souffle, consciente de l’importance des minutes à venir. Minutes historiques qui peut-être m’offiront de toucher le Maître des lieux !

Mon coeur bat à se rompre !

J’hésite !

Pierre, partons ! M’écriè-je au bord de l’évanouissement.

 Non Cat, nous restons !

Oh Pierre, que n’as-tu été auprès de moi depuis toujours !

Arrête de déconner ! Viens !

J’ignorais en cet instant ce que me réservait la soirée et confiante, je déposai ma petite main au creux du coude de mon ami. Seul et véritable ami dont il me semble avoir déjà parlé quelques cinquante-quatre lignes plus haut.

Pierre ! Me resclaffè-ge alors. Que ne t’ai-je pas eu à mes côtés depuis plus longtemps que ça encore ?

Une ombre d’inquiétude assombrissait soudain son visage de guerrier romain.


« Que la toge lui allait bien ce soir ! »

Je l’adorais, alors, et j’étais prête à me donner à lui , ici même, sur la moquette de l’entrée, sans autre préambule. Mais, ma bonne éducation (c’est heureux) repris vite la place qu’elle méritait et de fait, je me ressaisis sur le champ ( d’honneur si il en est !)



*****





Déjà plusieurs dizaines de fans, amis ou autres parasites de tous poils, s’égaillaient au hasard des trois pièces-cuisine du palais de notre hôte. Je reconnaissais Marion ,Cedric, Gladis (des facards en puissance), tiens! Stéphane en était aussi ! mais quel pied ! Quelle orgie de bonheur ! Et j’hésitais à venir ! Sottise quand tu nous tiens que ne nous ferais-tu pas manquer ?


Bref ! J’y étais, mais où, au fait ? Ah oui, à cet instant crucial où Pierre me proposait le creux de son coude afin que j’y dépose ma gracieuse menotte. C’est alors seulement qu’un doux sourire éclaircissait son beau visage d’enfant.


«Que le bob lui allait bien , ce soir !»


Subrepticement, je l’attirais dans un coin sombre de la galerie des glaces, en l’occurrence le couloir de la salle de bain de notre star dont, inutile de le préciser, la seule luminosité suffisait à éclabousser de lumière l maison tout entière.


- Pierre, sincèrement …

- Oui ?

 - Tu ne crois pas qu’on serait aussi bien chez moi ?

- Sois patiente …

- Mais tu es aveugle ! On n’a rien a foutre ici. Pas moi, en tout cas ! Regarde…

- Non, justement, c’est ce qu’il faut éviter, les regarder ! Ils ne sont là que pour ça ! Par contre, si tu effaces tous ceux qui te gênent, il en restera deux ou trois de visibles et c’est ceux-là qu’il ne faut pas manquer !


C’est alors qu’une lueur d’intelligence inondait sa blanche chevelure d’intellectuel !


«Que le bicorne lui allait bien ce soir !»

- Allez, viens ! me dit-il sans plus de préambule que je n’en aurais mis il y a de cela quelques minutes à peine à m’étendre sur la moquette, si ma bonne éducation n’était venue à temps me rappeler aux us et coutumes de la région…

Nous parcourûmes ainsi, au gué au gué, deux ou trois kilomètres, c’est ce qui me semble du moins, tant le chemin qui devait nous conduire à “la gloire” me parut long et parsemé d’embûches … Sylvette fut la principale, me volant, quelle ingrate, mon unique point de repère ! Telle une tornade, que dis-je, une furie, elle s’abattit sur nous, laissant éclabousser sa joie à nos tympans fragiles, en mille éclats de voix aux paroles débiles !

Mais je passe, car ce serait lui donner trop d’impact que de plus longtemps m’étendre sur son inénarrable conduite ! me faire ça à moi ! La fidèle compagne de l’académicien dont il me semble avoir parlé quelques vingt-deux lignes plus avant !!!

Toujours est-il que je me retrouvais seule dans cet océan humain dont les vagues déferlantes me happèrent pour m’aller rejeter sans douceur jusqu’au fin fond d’une crique déserte où même les rayons de la lune n’était jamais venus ! 

Echos lointains d’une fête étrangère où mon humeur se heurte. Recoins sombres de mon ennui . Mots qui frôlent mes tympans sans même éveiller mon ouïe. Bruits sons, visions d’un monde d’où je m’extraie, qui me rejette. Trop fort, trop cru, où même le rêve se tue. Rien dans ce tableau qui porte à l’évasion. Rien qui e me fasse vibrer. Tout est lisse, vide, plat et jaune comme le frottis d’une toile du désert. Puisqu’il me faut, pour un instant encore (pour un instant seulement) demeurer en ces lieux,  je préfère abaisser mes paupières. Que faire d’autre dans cette comédie dont le sens m’échappe et d’où je tente de me soustraire. Adieu donc, je me meurs. je m’en vais loin de vous, incapables que vous êtes de me faire rêver. je veux vous ignorer et mettrai toutes mes forces à vite vous oublier !

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